De la part de Vilmatou
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http://actu.voila.fr/Dossiers/article_dossier1_.htmlDossier : Méga-procès pour pédophilie Une enquête complexe, des révélations au compte-gouttesANGERS (AFP),
le 02-03-2005
Partie de la plainte d'une adolescente le 23 janvier 2002, l'affaire de pédophilie d'Angers n'a révélé que progressivement son ampleur exceptionnelle aux enquêteurs, au cours de plus de deux années d'une instruction délicate, qui n'est toujours pas close.
"Comme dans toute affaire de moeurs, le plus difficile a été de recueillir le témoignage des enfants, mais dans ce dossier il y a eu en plus la difficulté découlant du nombre important de victimes et d'accusés", résume Hervé Lollic, vice-procureur chargé des relations avec la presse.
La première révélation au grand public remonte au 7 mars 2002. Le procureur de la République d'Angers, Marc Désert, annonce la mise en examen de sept personnes, quatre hommes et trois femmes pour viols sur une vingtaine d'enfants de 2 à 12 ans, agressions sexuelles, complicité, non dénonciation de crimes et proxénétisme. Il souligne alors que l'enquête se poursuit et pourrait aboutir à la découverte d'autres victimes.
"L'une des principales mises en cause a expliqué que des enfants étaient régulièrement reçus à son domicile pour être abusés, ce qui a permis de donner sa dimension au dossier", souligne M. Lollic.
Un couple d'Angers, soupçonné d'avoir prostitué ses propres enfants, est mis en examen et écroué pour viols, agressions sexuelles, proxénétisme et complicité. Les parents, âgés d'environ 45 ans, sont soupçonnés d'avoir prostitué deux de leurs quatre enfants, âgés de 6 et 8 ans.
Des parents "abusaient leurs propres enfants, les enfants de leurs concubines et les amis de leurs enfants", selon le magistrat. Une mère aurait tiré de la prostitution de ses propres enfants une rémunération de plus de 300 euros par semaine.
"L'odieux le dispute au sordide" à mesure que l'enquête avance, lâche Marc Désert aux journalistes. Il dénombre alors 27 victimes âgées de 6 mois à 12 ans.
Quelques jours plus tard, le parquet d'Angers annonce quatre nouvelles mises en examen et trois nouvelles victimes. L'avocat d'un des mis en examen, Me Pascal Rouiller, dénonce des dysfonctionnements des services sociaux.
"Les personnes mises en examen étaient, soit placées sous contrôle judiciaire, soit sous suivi après jugement. Les victimes elles-mêmes, souvent issues de familles à problème, étaient suivies par des juges des enfants", explique-t-il.
Début avril 2002, une assistante sociale de 29 ans, elle-même mère d'enfants victimes d'actes pédophiles, est mise en examen. Elle sera poursuivie pour "non-dénonciation".
L'affaire prend une nouvelle ampleur fin mai, avec l'annonce de 35 mises en examen, puis un total de 47 en octobre.
Il s'agit d'un dossier "hors-norme" par le très jeune âge des victimes et la répétition des faits, estime le procureur Marc Désert, qui réclame plus de moyens humains et matériels pour mener l'affaire à terme.
En mai 2004, le parquet recense 45 victimes et annonce que 66 mis en examen seront jugés par les assises de Maine-et-Loire, alors que l'instruction se poursuit.