De la part de Vilmatou :
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http://actu.voila.fr/Dossiers/article_dossier1_.html Dossier : Méga-procès pour pédophilie Le procès de pédophilie d'Angers dans l'ombre d'OutreauANGERS (AFP),
le 02-03-2005
La justice entend éviter au procès de pédophilie d'Angers tout parallèle avec le procès d'Outreau, même si certains avocats reconnaissent que ce précédent va peser sur les débats.
"C'est évident qu'Outreau va peser. Toutes ces incertitudes, tous ces acquittements, ça va jouer dans les débats. L'ombre du doute sera là", relève Me Patrick Descamps, avocat de deux accusés.
Cependant, si les deux procès se rejoignent par le grand nombre d'accusés et la similitude des faits reprochés, le lien est délicat à faire, notamment car le dossier d'Angers était clos bien avant le procès d'Outreau.
"L'ordonnance de renvoi du procès d'Angers date d'avril 2004, avant que n'éclate l'affaire Outreau. Il n'y a aucun lien", souligne Hervé Lollic, magistrat chargé des relations presse au procès d'Angers.
De plus, les accusés étaient 17 dans le procès d'Outreau et ils seront 66 à Angers. "Ici, il y a un vrai risque de juger par paquet, avec l'impossibilité d'individualiser chaque accusé. Les jurés ne pourront avoir en mémoire l'intégralité des faits", estime Me Bertrand Robert-Luciani, avocat de deux des accusés.
Sur le fond, les charges centrales ne reposent pas sur la parole des enfants, contrairement à Outreau. "On a identifié les auteurs avant les victimes. Les charges essentielles sont constituées par les aveux", explique M. Lollic.
Mais comme pour Outreau, aucune confrontation avec les enfants n'a eu lieu pendant l'instruction. Pour Me Descamps, "la question de la crédibilité des enfants et de la crédibilité des accusés se pose toujours".
Cependant, si à Outreau, quelques personnes accusaient toutes les autres, qui niaient en bloc et se sont battues pour faire reconnaître leur innocence, "à Angers, on a largement la moitié des accusés qui reconnaissent les faits", souligne Me Nicolas Orhan, défenseur de deux des accusés.
Et sur 66 personnes concernées par l'ordonnance de mise en accusation, aucune n'a fait appel, rappelle M. Lollic.
Quant aux expertises, pour éviter tout risque de partialité, elles ont été doublées et menées par des professionnels n'exerçant pas en Maine-et-Loire.
Les accusés eux-mêmes diffèrent sensiblement dans les deux dossiers. Si le procès d'Outreau rassemblait des accusés venant d'horizons socio-professionnels très différents, "ici ils sont tous issus du quart-monde", souligne Me Orhan.
L'implication de "notables" a été évoquée dans les deux cas, mais à Angers, elle n'est restée pour l'instant qu'à l'état de rumeur, laissant au rang des accusés des personnes présentant une "sociologie homogène", selon Me Alain Fouquet, avocat de la partie civile.
Enfin, contrairement à Outreau où l'instruction a été vivement critiquée, la plupart des avocats d'Angers reconnaissent une instruction sérieuse de la juge Virginie Parent, secondée à partir de septembre 2002 par une deuxième juge.
L'une a travaillé sur le fond et l'autre sur les personnalités. "Ce travail à deux a permis un échange et un double regard sur le dossier", selon Marc Désert, procureur de la République d'Angers.